Ludomonde au Dernier Bar avant la fin du Monde
Le dernier bar avant la fin du monde se trouve à Chatelet. C’est un excellent endroit pour les amoureux de l’univers geek en tout genre ! L’ambiance drôle et décontractée fait de ce bar de 3 étages un lieu incontournable et original. Des jeux de société sont en libre accès au rez-de-chaussée. Des évènements sont régulièrement organisés comme des soirées à thèmes, des soirées blindtest.. et des soirées jeux ainmées par Ludomonde !
Environ une fois par mois, Ludomonde anime une soirée jeux au Dernier Bar avant la fin du Monde. Ludomonde propose divers jeux de société, dans une salle ouverte à tous ! Un ou plusieurs animateurs sont là pour accompagner le public dans la découverte de jeux, et assurer le bon déroulement de cette soirée conviviale.
Le jeudi 9 Juillet 2015, Bruno Faidutti, auteur de jeux et créateur du célèbre jeu Citadelles, était présent à la soirée. Ce fut l’occasion pour Ludomonde de discuter avec lui !
Pouvez vous me présenter un jeu que vous voudriez mettre en avant ?
J’ai 4 jeux qui vont sortir bientôt. Mais je vais vous présenter Warehouse 51. C’est un jeu d’enchères qui se passe en 2038. Le gouvernement Américain est en faillite et décide de vendre son stock d’artefacts accumulé pendant la guerre froide, dans un entrepôt secret. Et un bon nombre de milliardaires (les joueurs) Brésiliens, Russes, Chinois les achètent aux enchères. Ces objets ont des pouvoirs magiques, favorables ou défavorables pour les joueurs. C’est ce qui en fait un jeu d’enchères très dynamique. En France, c’est Funforge qui édite ce jeu, et aux Etats-Unis, c’est Passeport. Le jeu sera surement prêt en aout ou en septembre. Le jeu a été réalisé avec deux auteurs brésiliens, en discutant via Skype ou par email en comparant nos versions.
Comment cette passion pour les jeux de société vous est elle venue ?
Je crois que j’ai toujours été joueur. En fait je pense être quelqu’un de très angoissé. Un angoisse politique, métaphysique, avec des interrogations sur le monde, sur là ou on va… Et le jeu est un moyen de se reposer : être, pour un moment, dans un monde dont on connait les règles. Quelque chose qui n’est pas trop compliqué, et surtout : qu’on maîtrise. Je crois que c’est ça que j’aime dans le jeu, alors quand on crée des jeux, on est effectivement le maître de ce petit monde, on décide des règles !
Que pouvez-vous me dire sur votre premier jeu ?
C’était il y a très longtemps ! Mon premier jeu a été publié en 1984. Il s’appelait Baston et il s’agissait d’une bagarre entre une bande de loubards dans un troquet. C’est un jeu qui ne pourrait pas sortir aujourd’hui ! Il y avait des jetons avec des chaînes de vélo, des rasoirs, pour se battre contre ses adversaires. Mais c’était un jeu très amusant !
En quoi c’est intéressant pour vous de venir à cette soirée organisée par Ludomonde ?
Je viens souvent au dernier bar avant la fin du monde car Cédric, le patron, est un ami. J’aime venir pour être avec des amis, boire des cocktails que j’aime bien, ou simplement lire un bon livre. Je ne viens pas nécessairement pour jouer ! Mais j’ai toujours un ou deux prototypes de jeu dans mon sac. Ce soir, avec cette soirée jeu organisée par Ludomonde, c’était l’occasion pour moi de venir faire essayer des prototypes que j’avais avec moi, avec un public différent de mes amis joueurs habituels. Ce qui permet d’améliorer un jeu, ce sont les retours du public ! Je retiens ce que les gens me disent pour faire des modifications.
Vous êtes professeur d’économie au lycée, et je voulais savoir dans quelle mesure vous combinez votre profession et votre passion.
Ce sont deux domaines qui s’ignorent totalement. Ce sont deux casses-tête que je ne mélange pas. Très sincèrement, je suis très hostile à l’idée du jeu éducatif, c’est quelque chose qui me hérisse. Je pense que ce qui fait la noblesse du jeu, c’est que ce ne sert a rien ! Donc je n’aime pas l’idée du jeu qui est là pour apprendre. Ce sont deux domaines tellement différents. Je pense que j’ai toujours été quelqu’un qui aime toucher à tout. Un peu schizophrène intellectuellement ! Mais sans forcément tout mélanger. Je sus historien mais je ne fais pas de jeux historiques. Je suis économiste mais je ne fais pas de jeux économiques. Je fais des jeux, tout simplement !
Prochaine date des animations ludomonde au Dernier bar:
Mardi 8 septembre 2015 20h-23h30
Sites web:
Ludomonde à la course de baignoires de l’Ourcq
LES BAIGNOIRES DE L’OURCQ
Le dimanche 5 juillet, Ludomonde a proposé diverses animations à la course de baignoires de l’Ourcq, organisée par l’APJC. Habitants, commerçants et associations ont pu se disputer la victoire, à bord de leurs étonnantes baignoires flottantes. Ambiance décontractée et conviviale assurée !
La restauration et les animations sont le long du canal. Ludomonde a divertit petits et grands avec ses jeux surdimensionnés en bois : stratégie, adresse, intuition.
Et pour les tout petits, Ludomonde a proposé des jeux de construction et d’assemblage.
Cette année, Ludomonde s’est aussi entouré d’une échassière-bulleuse et d’un jongleur-sculpteur de ballons.
Sébastien est bénévole à l’APJC et occupe le poste de vice-président. Il répond à nos questions.
D’où est venue l’idée de la course de baignoires ?
En 2009, à l’invitation de ma famille, j’ai été spectateur d’une course de baignoires flottantes sur un bras de l’Oise, qui a lieu traditionnellement au mois de juin dans un village du Val d’Oise depuis de nombreuses années. Cette idée originale et très conviviale m’a beaucoup plu et immédiatement j’ai proposé à l’APJC de faire, elle aussi, ce type d’événement sur le canal de l’Ourcq. Cette proposition a d’autant plus séduit l’association qu’elle cherchait depuis longtemps à organiser des manifestations dans ce quartier des Pavillons-sous-Bois où l’offre de loisirs et de moments festifs est pauvre.
Dès l’été suivant (juin 2010), nous avons organisé notre première édition des « Baignoires de l’Ourcq ».
Au début, nous organisions nous-même, en parallèle de la course de baignoires flottantes, des animations de type kermesse. Ce n’est qu’en 2012 que nous avons fait appel à Ludomonde pour des animations avec des jeux surdimensionnés en bois. La collaboration entre l’APJC et Ludomonde pour les « baignoires de l’Ourcq » dure donc depuis quatre ans.
Avez-vous des envies particulières pour les manifestations des prochaines années ?
Pour la première fois cette année, Ludomonde a enrichi son animation de la présence d’une échassière – bulleuse et d’un jongleur – sculpteur de ballons. Nous avons beaucoup apprécié leur présence qui a eu également l’air de beaucoup plaire aux enfants. Peut-être envisagerons-nous avec Ludomonde, la saison prochaine, d’étoffer ce type de prestations.
En quoi tirez-vous une plus-value de la prestation de Ludomonde ?
Le savoir-faire de Ludomonde est très appréciable. En fonction de notre événement, Ludomonde a su nous conseiller sur les jeux à proposer et ses animations permettent toujours aux participants de s’approprier rapidement les règles pour profiter pleinement tout de suite des jeux. Ces qualités rendent « les Baignoires de l’Ourcq » encore plus conviviales.
Quelles sont les autres actions ou prestations faites avec Ludomonde ?
Ludomonde est également intervenue à plusieurs reprises dans notre association en qualité de formateur. En effet, l’APJC offre un espace ludique à ses adhérents (le Bar’Ouf) où des jeux de société sont à leur disposition. Nous avons souhaité que les animateurs de l’APJC puissent « mettre en jeu » rapidement les adhérents qui souhaitent passer un bon moment ludique dans cet espace, autour d’un jeu de société.
Ludomonde a donc formé nos animateurs mais aussi donné des conseils sur l’aménagement du Bar’Ouf pour qu’il soit le plus pratique possible et sur notre façon de sans cesse renouveler notre offre de jeux de société à nos adhérents.
Atelier de création de jeu Egalité filles-garçons
Atelier création de jeux sur l’égalité fille/garçon
Stéphane Cloux, coordinateur de Ludomonde, nous explique le concept des ateliers création de jeux :
« Notre coopérative a développé un secteur création de jeux depuis 1 an car nous avons en notre sein deux gamedesigner. Nous travaillons nous même sur des jeux de société dans le but de les commercialiser. Par ailleurs nous accompagnons les professionnels lorsque ceux-ci veulent utiliser le jeu pour faire passer un message, comme sur l’égalité filles/garçons ou le développement durable. »
Nous pouvons proposer deux services :
– Mener un atelier création de jeux : Avec nos gamedesigner formateurs, nous accompagnons un groupe d’enfants ou d’adultes à créer un jeu de société abouti. Ils commencent par modifier un jeu déjà existant pour comprendre l’idée de mécanique ludique, puis nous les accompagnons sur la création de leur jeu à partir de la thématique souhaitée. Des messages voulant être véhiculés vont découler des mécaniques et le jeu sera également support de contenus. Nous les aidons à trouver un bon équilibre entre le purement ludique et le message à faire passer. Une fois les tests et les ajustements faits, nous fabriquons un prototype avec du papier et des crayons. Le jeu peut ensuite être finalisé de différentes manières : on peut le mettre en version PDF imprimable sur un site web et le partager sous licence Créative Commun, mais nous pouvons aussi vous proposer des boites de jeux « pro » en quantité limitée de 1 à 50 boites voir plus.
– Former à la création de jeux: il s’agit sur un ou deux jours de donner aux professionnels une méthode afin qu’eux même puissent créer des jeux intéressants avec les enfants ou des adultes. Nous leurs apprenons à analyser un jeu, à identifier les mécaniques ludiques de base et à faire un jeu plus élaboré que le traditionnel quizz ou jeu de l’oie. »
Pendant les vacances d’avril, Ludomonde a organisé un atelier de création de jeux de société avec les enfants des écoles Lasalle et Rampal, et le centre socioculturel Belleville. Tout en s’amusant, Ludomonde a proposé la conception d’un jeu favorisant la mixité et luttant contre les stéréotypes. Les enfants se sont réunis autour de ce projet, accompagnés et encadrés par Pierre-Yves Martin, Game Designer, et Stéphane Cloux, coordinateur de Ludomonde.
Le programme était sur cinq jours. Le premier jour les enfants ont joué à des jeux. Ils ont ensuite modifié les règles du Jungle Speed le jour suivant, afin d’appréhender la création de jeux. Ensuite, place à la réflexion autour des stéréotypes, de l’égalité fille/garçon et du jeu qu’il faut concevoir ! Le jeudi les enfants ont fabriqué leur jeu qu’ils ont nommé le Mix un Max. Le vendredi, les enfants ont pu présenter leur réalisation à leurs camarades du centre de loisirs, avec qui ils ont joué. Le jeu mélange les clichés sexistes pour mieux les déconstruire. Il consiste à faire deviner un personnage constitué de 3 éléments tirés dans 3 tas de cartes différents : « fille ou garçon », « vêtements », et « action ». Ainsi les diverses combinaisons peuvent les amener à dessiner ou à mimer un homme préhistorique qui regarde Violetta, une femme militaire jouant à un jeu vidéo.. Le jeu s’avérant plus intéressant en équipe pour former des groupes mixtes.
Pierre-yves Martin est l’intervenant principal de l’atelier. Nous l’avons interrogé à propos de cet atelier. Il est créateur de jeux (jeux de société, jeux vidéo, grands jeux d’animation) depuis plus de 10 ans, il a travaillé dans plusieurs sociétés et associations intervenant dans le domaine du jeu (Orange games, Infogramme Atari, Underconstruction, Aux 1000 lieux). Depuis 3 ans, il accompagne les professionnels dans la création de jeux et produit une vingtaine de jeux par an. Il est coopérateur de la scic Ludomonde.
Les jeux de société reproduisent-ils les stéréotypes de genre ?
« Beaucoup de jeux reproduisent les stéréotypes filles-garçons, non pas dans leur mécanique, mais dans leur habillage. Les créateurs mettent rarement des clichés, mais les éditeurs, oui, pour vendre le mieux possible. Si c’est un jeu sur l’affrontement, ils vont le rendre très guerrier et il ne comportera que des personnages masculins, exceptionnellement des amazones. Quelques-uns évitent néanmoins ce travers, comme Small World, dans lequel des tribus se combattent : dans la dernière édition, il y a autant de personnages féminins que masculins. »
Y a-t-il eu une évolution ?
« Comme les jeux modernes se sont surtout développés dans les années 1980-1990 en Allemagne, un pays où les femmes travaillaient très peu et s’occupaient surtout des enfants, ils n’avaient aucun problème à reproduire les stéréotypes. les Etats-Unis sont l’autre grand fournisseur de jeux, là où il y avait systématiquement le standard de la famille américaine, maman à la maison, papa au travail en costume, une fille, un garçon et un bébé toujours asexué. Il ne faut jamais regarder en détail un plateau de La bonne paye par exemple. Début 2000, la diffusion s’est élargie à la Suisse, la France et la Belgique notamment et ça a évolué positivement. »
Qui sont les créateurs de jeux ?
« Majoritairement, ce sont des hommes qui les créent, parce que petits, les garçons jouaient davantage aux jeux de société plus adapté à leur genre. Mais de plus en plus de filles jouent, certaines d’entre elles deviendront certainement créatrices.. »
Et les jeux vidéos ?
« Il y a très peu de femmes dans le jeu vidéo. Pendant très longtemps, c’était vu comme un jeu de garçons, on ne citera jamais suffisamment la Game Boy. Il n’y a jamais eu de Game Girl. Ca a un peu changé, mais on revient au problème qu’il n’y a toujours que des hommes pour fabriquer ces jeux, surtout pour le grand public. Côté jeux vidéo indépendants, c’est moins vrai. Dans Octodad par exemple, tu es un poulpe père au foyer qui se fait passer pour un être humain. Tu dois tondre la pelouse, faire à manger, préparer le biberon du bébé sans te faire remarquer et sans que des objets ne collent à tes tentacules; Ta femme travaille pendant ce temps là. »
Maya, coordinatrice au centre socioculturel Belleville, a participé à la semaine avec Ludomonde.
Bonjour Maya, pouvez-vous nous dire comment le projet est né ?
« Depuis la rentrée 2014, un groupe de parents mène un projet participatif autour de la promotion de l’égalité fille/garçon dans l’éducation et dans la vie quotidienne. On avait donc décidé de réaliser un projet, en plus de ce travail de fond. Le groupe de parents s’est élargi aux centres d’animations.
Le projet a plusieurs objectifs principaux. Le premier concerne la sensibilisation à l’égalité fille/garçon dans l’éducation. Il s’agit d’envisager cette thématique dans toute sa complexité, en rapport avec les activités pratiquées avec les enfants. Enfin, il s’agit de mener des actions dans la communauté éducative, en diffusant des informations et en proposant des temps de rencontre, en faisant connaitre des outils, et éventuellement d’en créer !
Après cette réflexion, nous nous sommes dit qu’il fallait créer un outil ludique sur l’égalité fille/garçon. Comme les enfants sont joueurs et que certains parents aussi, nous avons pensé à quelque chose autour du jeu. On a répondu à un appel à projet sur l’égalité homme/femme de la région Ile de France. La Caf de Paris soutient également ce projet. Comme nous avons un partenariat avec Ludomonde (nous sommes coopérateurs dans le collège bénéficiaire), nous avons pensé à eux pour participer à ce projet de création de jeu autour de cette problématique de l’égalité. Pour étendre le projet à la taille du quartier, nous avons proposé au centre de loisirs des écoles Lasalle et Rampal de participer, en sachant qu’ils sont partis prenante sur la question de l’égalité.
Pendant une semaine durant les vacances d’avril, nous avons donc proposé un stage de création de jeu égalité fille/garçon, se nommant Tous égaux devant le jeu.
Avant le démarrage de l’atelier, les parents ont rencontré Stéphane CLOUX et Pym, pour qu’on puisse définir ensemble les objectifs de l’atelier, quelle méthodologie convenait. Il y a eu un vrai échange avec les parents en amont. »
Qu’avez-vous pensé du déroulement de la semaine ?
« C’est la première fois que j’assistais à un atelier de création de jeux. Pour nous ce qui était important, c’était d’associer des parents, des enfants, et des animateurs : c’était intergénérationnel. Les ateliers se déroulaient au centre socioculturel Belleville, ce choix de lieu n’était pas anodin : il a permis aux enfants de sortir du cadre des écoles et pour certains de découvrir un nouvel espace d’animation dans le quartier. C’est important car nous proposons une ludothèque aux familles le samedi après-midi durant l’année scolaire. Les enfants sont au centre de la création, mais les parents soutiennent cette démarche. Le programme de la semaine était équilibré. Tout s’est déroulé de manière très naturelle lorsque que les enfants sont passés à l’étape création. Nous avions échangé avec eux d’une part sur l’égalité fille/garçon, et d’autre part sur l’aspect théorique de la création de jeu. Puis ils ont émis des propositions très spontanées !
Le jeu que nous avons créé montre aux enfants qu’ils sont l’objet de représentations et de clichés, pour mieux les dépasser. »
Le jeu a ensuite été présenté à un groupe d’enfants de l’école Lasalle, qui n’avaient pas participé au projet afin de le tester. On s’est rendu compte que c’était un jeu très plaisant auquel les enfants ont adhéré ! L’objectif d’un jeu ludique qui questionne les préjugés a été atteint. C’est un atelier qui mériterait d’être reproduit, peut-être de manière plus espacée dans l’année pour apporter aux enfants plus d’éléments de réflexion.
C’était un projet collectif autour d’un thème dont tout le monde doit se saisir. Cela montre aux enfants que l’égalité filles/garçons est quelque chose de quotidien, dont on ne discute pas juste une seule fois dans l’année. C’est un projet très enrichissant pour tout le monde.
Pour l’instant le projet n’est pas fini : il a été présenté à l’école, et nous avons continué notre réflexion pour répondre aux objectifs de départ. Le but final est de faire éditer notre jeu. »
Que pensez-vous de la manière de travailler de Stéphane et Pym ?
« J’ai beaucoup aimé la méthodologie qui a très bien fonctionné, malgré les différences d’âge entre les enfants. L’organisation de la semaine, l’alternance entre la théorie et la pratique était bien pensée. Et c’est un projet facilement réalisable car il ne faut pas beaucoup de matériel. Il suffit d’avoir des animateurs professionnels et des enfants motivés ! Ils savent aussi très bien s’adapter face à certaines modifications. Des enfants de CP qui n’étaient pas prévus dans le groupe sont venus. »
Que pensez-vous de l’accompagnement de Ludomonde à travers votre coopération ?
« C’est un accompagnement qui permet de répondre à des questions qui peuvent se poser dans différents secteurs : l’aménagement d’un espace petite enfance, la mise en place d’une ludothèque pour les plus grands. J’apprécie leurs compétences multiples qui font que nous sommes complémentaires. Ils nous ont donné une formation plus large sur le jeu ! Avec Ludomonde, chacun a pu développer une réflexion sur le jeu comme outil d’animation. »
LUDOMONDE ÉTAIT À PARIS EST LUDIQUE 2015
Le week end du 13 et 14 juin, Ludomonde était présent au festival Paris est Ludique ! Deux jours pour découvrir l’univers des jeux de société modernes sur plus d’un hectare en plein air. Les éditeurs, auteurs, bénévoles, et associations se sont réunis pour plonger les visiteurs dans le monde du jeu. Merci aux bénévoles : Mathieu, LoÏs, Régis, Sofiane, Daniel, Alice et Antonin
MIKE, UN DES ORGANISATEURS DE PARIS A LUDIQUE A REPONDU A NOS QUESTIONS !
Depuis combien de temps organisez vous Paris est Ludique et comment l’idée vous est venue ?
C’est la 5eme édition cette année ! L’idée nous est venue car nous organisions des Dimanches Ludiques dans des restaurants une fois par mois avec notre association Les Brunchs du Clube, et cela nous plaisait de créer ces évènements ludiques. On a voulu organiser cela en plus grand. La première édition du festival a accueilli 2000 visiteurs. D’années en années, le festival a grandi d’environ 2000 visiteurs.
Comment mettez-vous en place le festival, qui contactez vous ?
On connaissait pas mal d’éditeurs, notamment grâce aux Dimanches Ludiques. Certains sont de très bonnes connaissances, que nous avons consultées avant de se lancer dans l’aventure. Ils nous ont dit comment ils imaginaient le festival, et nous ont donné de précieux conseils, notamment Cocktail Games et days of Wonder. L’idée de base était que les stands soient pris en main par les éditeurs. Tout le matériel est sur place, et les éditeurs viennent avec leurs jeux et leurs animateurs. On tenait à ce qu’ils viennent en personne, pour créer un vrai échange entre les auteurs, les joueurs, et les éditeurs. D’autre part, la première année nous n’étions que 20 bénévoles, ce qui était trop peu pour animer des jeux pour 2000 visiteurs. Le fait que les éditeurs s’occupent de l’animation de leur stand était une nécessité. C’est d’ailleurs un point fort du festival : que tous les éditeurs viennent en personne.
J’ai remarqué un grand stand prototype, est-ce quelque chose de nouveau au festival ?
Le stand prototype n’est pas nouveau car il est la depuis le début, mais il a pris beaucoup d’ampleur au fil des années. Au début c’était un petit espace ou les éditeurs pouvaient venir avec un prototype. Aujourd’hui, c’est un grand stand et il y a une sélection parmi les prototypes, car les éditeurs sont nombreux à vouloir les faire tester et on ne peut pas accueillir tout le monde, et cela évite les jeux trop mauvais. On a aussi instaurer le Prix Paris est Ludique, élu par le jury (le public !), qui votent pour leur jeu préféré parmi les prototypes.
Vous faites aussi venir des associations telles que Ludomonde. En quoi cela est-il intéressant pour le festival ?
C’est quelque chose de nouveau ! Avant, les associations devaient payer leur place pour exposer dans le festival. Mais en tant qu’ancienne association, nous savons que d’un point de vue financier c’est assez difficile. Petit à petit, on a trouvé un moyen d’incorporer les associations à Paris est Ludique. Pour nous, c’est important d’introduire la vie associative ludique dans le monde du jeu. Il est donc vital de leur donner un espace, pour qu’elles puissent s’exprimer, et montrer toutes les palettes du monde du jeu.
NOUS AVONS AUSSI PU DISCUTER AVEC 4 ÉDITEURS !
Antoine de Days of Wonder
Bonjour Antoine, tu travaille a Days of Wonder depuis 7 ans, ya-t-il un jeu phare que tu voudrais mettre en avant aujourd’hui ?
Bonjour ! Le jeu qu’on veut mettre en avant est les Aventuriers du Rail sorti en 2004 et a eu beaucoup de succès. On a vendu plus de 3 millions d’exemplaires ! C’est un jeu familial qui a connu plusieurs extensions. C’est une bonne introduction au jeu de société, une bonne passerelle pour connaitre l’univers du jeu. La première version portait sur les Etats Unis, la seconde sur l’Europe, puis on a crée celui sur l’Allemagne, sur l’Asie.. Plusieurs parties du monde ont leur version du jeu !
Un petit mot sur le festival Paris est Ludique ?
Cela fait plusieurs fois que je viens au festival, c’est un moment très agréable, convivial.. Il a la particularité d’être en plein air. Cela nous permet de rencontrer le public, de voir les gens jouer, leur donner des conseils, et surtout de faire vivre les jeux ! Car ce qui est bien pour un éditeur, c’est de voir les gens s’amuser : c’est une belle récompense !
En tant qu’éditeur, quel est l’intérêt de faire des partenariats avec des associations comme Ludomonde ?
L’avantage de travailler avec des associations, c’est que cela nous donne de la visibilité. Cela permet à certains jeux d’être plus connus, de fédérer une communauté autour d’eux. C’est presque comme un réseau de distribution, car cela accroît la popularité d’un jeu.
Yann de Matagot
Bonjour Yann, tu es éditeur chez Matagot, ya-t-il un jeu phare que tu voudrais mettre en avant aujourd’hui ?
Je vais parler de Barony ! C’est un jeu qui est sortit il y a deux jours en boutique, il est très récent. C’est un jeu de placements et de blocages, le but est de récolter des ressources pour acheter des titres de noblesses pour avoir des points de victoire. On attend un grand succès pour ce jeu ! L’auteur du jeu est Marc André, très en vogue en ce moment. Hier on avait mis 3 tables du jeu pour le public, et aujourd’hui 6 car il a beaucoup plu ! Les gens l’apprécient.
En tant qu’éditeur, quel est l’intérêt de faire des partenariats avec des associations comme Ludomonde ?
Les associations font découvrir des jeux, ce qui incite les achats. C’est un travail que nous n’avons pas forcément le temps de faire quand on édite les jeux. On ne peut pas faire de petits événements comme font les associations. Elles sont un relais pour faire découvrir les jeux !
Un petit mot sur le festival Paris est Ludique ?
C’est LE salon Parisien du jeu de société. Chaque année il est de plus en plus grand. C’est une date qui devient importante dans le calendrier d’un éditeur. De plus en plus de jeux sortent justement pour Paris est Ludique car le public est large, comme Barony.
Doria de Funforge
Bonjour Doria, tu travaille chez Funforge, ya-t-il un jeu phare que tu voudrais mettre en avant aujourd’hui ?
Je vais te présenter Tokaido, un jeu d’Antoine Bauza illustré par NaÏade, sortit en 2012. les joueurs incarnent des voyageurs, qui cheminent le long de la route du Tokaido, très connue au Japon. La route est parsemée de stations, dans lesquelles ils vont s’arrêter, pour récolter des souvenirs, de la nourriture, visiter des sources chaudes, etc.. Le but du jeu est de faire le voyage le plus riche, donc de s’arrêter dans un maximum de stations et de récupérer un maximum de choses pour avoir le plus de points de voyage. C’est un jeu qui a très bien marché auprès du grand public, notamment grâce au thème et à l’auteur, très connu. Le design graphique est aussi très coloré, épuré, très beau, et cela a bien plu ! C’est un jeu qui attire rien qu’avec la couverture. Et quand les gens l’essaient, ils aiment très vite. Il a très bien marché aux Etats-Unis aussi. Il est traduit dans une dizaine de langues.
En tant qu’éditeur, quel est l’intérêt de faire des partenariats avec des associations comme Ludomonde ?
Il y a plusieurs avantages. Déjà cela crée du contact avec les joueurs. Faire des partenariats avec des associations nous permet de connaitre les avis des joueurs sur les jeux, de toucher un maximum de personnes, et de proposer notre jeu dans des contextes différents. Il y a un grand rapprochement avec le public.
Comment les auteurs vous présentent-ils leurs projets ?
Les auteurs nous envoient par exemple des prototypes ou juste des règles. On lie, on teste.. Si le projet correspond à notre ligne éditoriale et nous parait intéressant, on va commencer à travailler avec l’auteur sur le développement du jeu. On marche beaucoup au coup de coeur !
Vous refusez souvent de travailler sur un projet ?
Tous les jeux ne sont pas bons à prendre, et on ne peut pas tout éditer ! On fait une sélection attentive. Ce n’est pas qu’on refuse de travailler avec l’auteur, mais juste que le projet ne nous correspond pas. Il est vrai qu’on en refuse pas mal, par exemple nous avons beaucoup de demandes par mail. Mais nous somme obligés d’en refuser, notamment car on ne publie pars énormément de jeux ! Habituellement, c’est environ deux jeux qu’on publie par an. C’est peu ! Surtout par rapport à la quantité de prototype qu’on peut nous proposer…
Un petit mot sur le festival Paris est Ludique ?
C’est super ! Vraiment convivial et détendu, tant au niveau des éditeurs, des associations et des visiteurs. L’organisation est géniale, les bénévoles assurent.. C’est une bonne représentation de l’univers ludique, surtout pour les personnes qui ne connaissent pas vraiment le monde du jeu. Tous les exposants sont très accessibles. En plus il fait très beau !
Jean-Baptiste Ramassamy de Ravensburger
En tant qu’éditeur, quel est l’intérêt de faire des partenariats avec des associations comme Ludomonde ?
L’avantage est de crée une communauté. Les associations sont prescriptrices des jeux de société. C’est à dire que les associations incitent les personnes à acheter des jeux, car elles les font connaitre. Les jeux vont devenir de plus en plus connus grâce à cela. D’autre part les associations sont constituées de personnes passionnées, et cela rend leur travail très intéressant.
Un petit mot sur le festival Paris est Ludique ?
C’est une histoire de coeur ! Un festival qui réussit à conserver son ambiance conviviale, même avec 8000 visiteurs. C’est le seul festival du jeu de société qui a résisté sur la capitale. On arrive à regrouper joueurs, éditeurs, visiteurs… avec une belle atmosphère ludique !
DEUX AUTEURS ONT AUSSI REPONDU À NOS QUESTIONS !
Aurélien Lefrançois-Fidaly
Bonjour Aurélien, tu es auteur de jeux, peux-tu te présenter ?
Je suis Game Designer de formation, j’ai une licence et un master de conception de jeu. Initialement plutôt dans les jeux vidéos. J’ai travaillé dans un studio pour réaliser un Serious Game contre l’illettrisme. A la suite de cette expérience, j’ai monté un projet de voyage autour de l’Europe, d’atelier de création de jeux de société, qui s’appelait Ludi Vojago. Le principe était d’aller dans plusieurs structures de différents pays (écoles, centres de jeux..), et de proposer un atelier de création. Lors de ce voyage, j’ai créer une méthode de création de jeux, qui s’appelle la technique des mécanicartes. Les 36 cartes décomposent les jeux en éléments mécaniques, comme les compétences des joueurs, et le matériel. Grâce à cet outil, il est simple pour les gens de créer des jeux de société. Suite à ce voyage, j’ai voulu continuer ces ateliers, et participer à d’autres projets ludiques. Je me suis associé avec trois autres personnes pour concevoir un partenariat, et on a créer un collectif qui s’appelle Prismatik. Nous présentons le jeu sous toutes ses facettes : on fait de l’animation, de la formation et de la production de jeux de société, vidéos, et de rôle. Cela parait large dit comme ça, mais nous avons chacun nos spécialités dans nos domaines respectifs.
Peux-tu me présenter le jeu de société que tu as crée ?
Il s’agit de Sauna Peli. Dans le jeu, nous sommes des Finlandais dans un sauna. Le principe est de faire monter la température du sauna, tout en faisant en sorte que notre personnage résiste mieux que les autres, pour les éjecter. C’est un jeu assez rapide de trois à cinq joueurs, qui se joue en à peu près une demi heure. Pour l’instant, c’est un prototype assez récent. Avant Paris est Ludique, j’ai déjà fais une vingtaine de tests, et il a beaucoup évolué. Aujourd’hui je présente la formule de « finition », et j’écoute les retours ! C’est important de voir si les gens profitent du jeu. Je réfléchis à la possible édition de mon jeu. Il y a un grand nombre de bons retours . J’ai aussi pu modifier beaucoup de choses grâce aux tests.
Pour votre collectif Prismatic, quel est l’intérêt de faire des partenariats avec des associations comme Ludomonde ?
Cela permet de l’échange de pratiques et de compétences, par exemple sur les ateliers de création de jeux de société. De plus nous pouvons faire du support de communication, c’est à dire communiquer sur les événements des uns et des autres. Nous avons des points communs avec Ludomonde, comme le partage autour du jeu, l’animation, la création de projets.. A terme, nous voudrions créer une SCOP. C’est une Société Coopérative Participative. Chaque salarié a une part dans l’entreprise. Cela permet d’avoir une gestion qui n’est pas pyramidale, mais horizontale. C’est la notion du collectif, avec des personnes cogérantes. C’est notre philosophie !
Un petit mot sur le festival Paris est Ludique ?
C’est un festival d’échanges et de partage. L’organisation et l’espace sont très bien pensés. Les visiteurs peuvent vraiment accéder aux jeux, et les experts font découvrir leurs nouveautés. J’apprécie beaucoup ce festival car il permet de fédérer la communauté Parisienne des auteurs, éditeurs, animateurs. C’est une réunion solide !
Fabien Bleuze de le Droit de Perdre
Bonjour Fabien, vous êtes auteur de jeux de société, pouvez vous nous présenter votre jeu phare ?
Bonjour ! Dans notre boite d’édition, Le Droit de perdre, nous avons une philosophie précise : on est là pour jouer et rigoler, et pas nécessairement gagner. Mes jeux suivent cette ligne éditoriale ! Parmi la collection, il y a le Taggle. Il y a deux types de cartes, les « réflexions » et les « répliques ». Chaque joueur possède une carte « réplique » Le meneur de jeu clame haut et fort une réflexion a chaque joueur, qui lui répondront au choix une des quatre répliques proposées sur sa carte. A la fin du tour, le meneur choisit la réplique qu’il a le moins aimé, et lui dit « Taggle ! ». Tous les joueurs ont un petit compteur, qui compte cinq étapes (Taggle, T’es sourd ou quoi, Inutile d’insister, T’es super lourd et Casse toi boulet). Si nous atteignons la dernière étape, nous sommes éliminés.
Article rédigé par Alice Pochart, stagiaire en communication chez Ludomonde.